Reste encore un peu, ne t’estompe pas des rizières émeraudes dont tu imprimes ma mémoire.
Le nez rouge de Zazou, goutte de vie qui navigue sur cette terre chaude humide et accueillante comme le ventre d’une femme confiante et mon nez blanc blotti dans le bourgeon d’un lotus ravi, plusieurs heures par jour!
Des pans de joie douce et folle nous traversent depuis les yeux brillants et les dents si bien alignées et offertes de ce peuple dont nous nous trouvons amoureux comme au premier jour.
Il y a tant à donner et recevoir ici, ce peuple délicat si vulnérable, que son gouvernement pêche à instruire est à la merci de gros investisseurs et ONG dont l’intégrité est souvent inexistante.
La corruption est un fléau mondial mais ici c’est même quasi légal! Le gouvernement censure, ponctionne et laisse son pays menacé de se faire assassiner par l’ignorance.
L’âme Cambodgienne est un ouvrage ouvert sur une histoire dont la légende remonte à des siècles de puissance créative ou destructrice en fonction des hommes ou des dieux idolâtrés.
Le talent des artisans d’art est époustouflant, la musique traditionnelle poignante et bon sang ce qu’ils sont beaux…
Nous sommes conquis…
J’y souhaite pour nos clowns d’êtres subversifs, qu’ils puissent inspirer à leur mesure le désir d’ apprendre à être libres, sauvages et sages, déchainés, tout en détestant la guerre, la convoitise et ses conséquences.
Merci mille fois pour leur soutien et leur accueil à Siem Reap : à Kol, cap’taine de l’institut français;
Aux enfants d’ Acodo;
à Renaud et le délicieux Abacus;
à Péguy pour le studio de répèt mis à dispo;
à Benoit directeur de l’école française
Et merci Sophie pour le cadeau de ton amitié et l’hospitalité de ta famille
En route pour Battambang plus au sud…
On leur joue notre cirque de l’amour, de la guerre,
Un passage bien éclairé de notre voyage nous a fait croisé celui de Virginie et ses 2 loupiottes (Troisfillesautourdumonde.com). Plus tard, un mot de Virginie m’ a résumé le Cambodge en ces termes: « un pays si doux, si singulier. »
Féru(e) d’arts et de tendresse? Tu seras d’emblé(e) séduit(e) par Siem Reap. Intuitions qui s’affirment sans attendre, dès notre arrivée, rencontre avec l’entreprise « les Artisans d’ Angkor ». Que de bel ouvrage créé en ce lieu! www.artisansdangkor.com
Les Khmers s’y réapproprient depuis 16 années les talents qu’un génocide de plus s’était employé à massacrer. Sculptures de pierre ou de bois, pièces laquées et soies peintes, le tout réalisé dans des conditions de travail irréprochables pour des résultats sublimes. Bravo!
Khmer qui pleure
Nous sommes invités à jouer dans un des villages atelier pour 90 jeunes adultes. Pour la plupart d’entre eux le clown « blanc » et le nez rouge c’est on ne peut plus inhabituel ! On leur joue notre cirque de l’amour, de la guerre,
Khmer qui rit
Angkor nous donne la joie évidente de la gratitude et notre duo insolite est téléporté en toute fluidité de contacts en contacts par des Français franchement sympas!
Grâce à cette petite communauté joliment intégrée nous allons être en mesure de « Zazouiller du nez » allègrement et régulièrement dans les 15 prochains jours! Youpee ouai!
Alors bien sûr il y a aussi une face obscure, des bruits sourdent à propos de politiques et d’ ONG corrompues, ils sont légions c’est dur! et mon ventre se ballonne de colère contenue, je pense aux enfants retenus dans des orphelinats sordides qui ne servent qu’à blanchir les monnaies perverties. Que peut y faire la femme que je suis et où est la place de mon clown dans ce marais sauvage?
Ici ils l’appellent Karma, là bas le diable…
J’imagine de toutes mes forces que l’humanité puisse s’en débarrasser. Je vois ces millions de gens qui s’aiment dans les petites villes et villages, des véhicules ronds à air comprimé, des jardins potagers en perma-culture, la solidarité, l’entre aide dans un monde où la différence est un jeu d’enrichissement et de découverte. Il existe des oasis où c’est possible alors je maintient en vie cette vision que d’aucuns diront utopiste mais la joie que d’ autres possibles m’inspirent est un phénomène authentique auquel je ne renoncerai pas!
Et pour les artisans que nous sommes aussi, il y a les temples! C’est un peu grâce à la découverte de ce trésor enfoui que cette région doit sa renaissance au coeur de laquelle nous vibrons à l’instant même!
Un grand merci à Alain Brun directeur des Artisans d’Angkor et son équipe pour notre premier contact avec la vie Cambodgienne.
RV demain soir dans un petit orphelinat d’enfants danseurs…